Miribel via Rhôna

Une excursion à bicyclette.

Dans l’objectif d’arpenter prochainement et jusqu’à ce que mort s’ensuive les grandes voies cyclables en partance de Lyon, je suis parti tester la résistance des deux engins (le vélo et moi-même) aux sentiers sinueux de la via Rhôna et aux hordes de moustiques du parc de Miribel-Jonage.

Compte-rendu.

Samedi.
Réveil 7h.
15 minutes pour s’extraire du lit.
20 minutes pour le un petit déj’ ;
30 minutes pour gonfler deux pneus.
Je pars, il est 9h.

Nous sommes en août.
Il fait 18 degrés.
J’ai un pull.

Pas de panique, 32°C annoncés l’après-midi.

Je file directement jusqu’à Jons depuis les quais. 30 km. Pas le temps de niaiser.

Il fait bon, il fait beau, ça sent bon le bord de l’eau.

Deux heures, trois changements de direction et une montée d’alpiniste plus tard, me voici à Jons, fringuant-transpirant, en quête d’un coin ombragé pour l’heure du déjeuner.

– Comment ça le déjeuner ? 9+2, il est 11h. On me la fait pas à moi, s’écria tout de go petit Jeannot.
– J’ai raccourci, je fais ce que je veux.
– Maiiiiiiiiiiis !
– Bon d’accord.

A la fin de cette étape (9e au classement officiel), il faut s’extraire du chemin boisé en gravissant la petite route qui s’enfuie sur la droite. S’extraire et gravir sont les termes exactes. « Escalader », « ascensionner », « hélitreuiller », sont valables également.

Bref, une fois au sommet : Jons.

Jons, c’est sympa, c’est coquet.

Il n’est point encore tout à fait midi, je me laisse donc détourner de la viaRhôna par un panneau annonçant un belvédère. Du chemin des meules, je passe donc au chemin du Bourdeau. Petit croisement au chemin de Montalet, bifurcation sur chemin qu’à-pas-de-nom, saute-moutons par-dessus les racines (donc saute-racines) puis plongeons dans le vide jusqu’à la départementale.

Traversage de la départementale, Chemin des Potières. Chemin des Potières qui remonte. Chemin des Potières qui remonte beaucoup.
Pied-à-terre.
Cycliste qui double.
– Vous venez d’où ?
– Lyon. Vous ?
– Vaulx.
Moralité : Dans les joncs, le veau grimpe quand le lion descend.

Merci.

Chemin des Potières, donc. Panneau : « belvédère à gauche ». À gauche toute, Chemin du Rhône. Chemin du Rhône tout droit. Chemin du Rhône descente. Chemin du Rhône chute libre.
Vélo à mach 2. Panneau belvédère : « à gauche sur petit chemin caillouteux là tout de suite maintenant ». Freinage d’urgence, décollage roue arrière, serrage de fesses, pivot rotatif : chemin caillouteux.

Chemin caillouteux. Chemin galeteux. Chemin terreux. Chemin herbeux. Chemin qui vire à gauche. Champ.

Je résume : pour trouver le belvédère, il faut prendre à gauche puis à gauche puis à gauche puis à gauche.

On se paye ma tronche.

Sortie du champ : chemin des Potières.
Personne n’a filmé.
Je m’en vais.

Retour chemin des meules.
Pause casse-croûte à l’aire des camping-cars, à l’ombre d’un noisetier (marge d’erreur = 80%), entre la départementale et le couloir aérien.

30 minutes plus tard, je suis parti.

Attention : un panneau de signalisation peut en cacher un autre.
Et même plus.

De retour à Miribel, pas encore 14h. Trop tôt pour rentrer. J’observe le plan.
Je choisis de rentrer (à l’ouest) en faisant le tour complet de l’île. Je pars donc plein est, dans l’exploration du parc.

Avec un vélo de route et deux sacoches pleines.

« Voies cyclables », qu’y disaient…

Chemin du Plançon, ça roule tranquille jusqu’à la ferme.
Début d’après-midi. Soleil de plomb. 30°C à l’ombre.
Je tombe sur des chevaux apathiques assiégés de mouches et un crapaud mort.
Personne à l’horizon.

C’était pourtant clair, question présages…

À partir de là, je ne trouve pas la suite de la voie cyclable.
Retour en arrière, peut-être l’ai-je manqué.

Pas de chemin manqué.

Retour au point départ. Vérification du plan.

Retour à la ferme. Analyse du terrain.

J’ai compris.
Ce n’est point une « voie cyclable » mais un sentier, longeant une haie d’arbres qui part à travers champ.
Soit. Plutôt VTT que VTC, mais soit.

Pour la suite et la fin, en simple et en bref : traversée apocalyptique d’un labyrinthe forestier pas du tout vtc, déraillage de chaîne de vélo, assaut d’une tribu de moustiques mutants, fuite de sous-bois, égarage dans labyrinthe de chemin gros-caillouteux, plein cagnard, plus d’eau, plus de tendon du genou, sauvetage Google maps, retour en vie, 3 litres d’eau, 2 pizzas, un supo et au lit.

FIN

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